Cahier manuscrit de cantiques (Maison des Frères des écoles chrétiennes d'Avignon, c1775)
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Feuillas, Michel, L'enseignement à Avignon au XVIIIe siècle, Aix-en-Provence, DES, 1959.
Feuillas, Michel, "Les petites écoles d'Avignon au XVIIIe siècle", Actes du 95e Congrés national des sociétés savantes (Reims, 1970), Paris, Bibliothèque nationale, 1974, p. 641-653.
datation
source
Archives départementales de Vaucluse, Avignon
45 H 15
folio(s), page(s)
transcription de la source
[p. 1]
Cantique sur la vie et les vertus de St Nicolas, Evêque de Myrrhe, Patron des Ecoliers, sur l’air [«] On dit que vos parents[»]
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1. Du grand St Nicolas célébrons la mémoire,
Sur l’éclat de sa vie ayons toujours les yeux,
Pour plus d’une victoire, [*]
Vivant dans ces bas lieux,
Il merite la gloire * des cieux.
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2. Il a mille vertus dès l’âge le plus tendre,
Tout innocent qu’il est, il se traite en pécheur,
Il ne veut pas attendre * qu’il ait plus de vigueur,
L’amour reduit en cendre * son cœur.
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3. Ses yeux noyés de pleurs prêchent la pénitence,
L’exemple qu’il en donne est un puissant discours,
Il veut à l’abstinence * donner ses premiers jours,
Tel est de son enfance * le cours.
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4. Dans un âge plus fort, grand St combien tu brilles,
Combien ta charité te rend plus grand encor[e] ;
Pour marier trois filles, * elle répand ton or,
Pour toutes les familles, * [mots manquants] trésor.
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[p. 2]
5. Suivons ses pas dedans le sanctuaire,
C’est là qu’on voit son cœur bruler des plus beaux feux,
Oraison salutaire * que tu nous rend heureux !
Pour nous tu lui fais faire * des vœux.
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6. Il assiste sans cesse à ce grand sacrifice,
Où le céleste agneau s’immole encor[e] pour nous ;
Il calme la justice * d’un Dieu plein de courroux,
Et rend son cœur propice * pour tous.
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7. Inébranlable appui d’un peuple qui l’admire,
Il deviendra bientôt Pontife et Confesseur,
Heureux troupeau de Myrrhe, [*] tu le veux pour pasteur,
D’un regard il attire * ton cœur.
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8. Que le bonheur d’autrui pour son cœur a de charmes !
Il sauve du trépas de tristes matelots,
Il calme leurs allarmes * il leur vend leur repos,
Il fait rendre les armes [*] aux flots.
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9. Combien d’infortunés ce grand St favorise !
On ressent ses bienfaits en cent climats divers,
Chrétiens qu’on tyrannise * chez des peuples pervers,
Il court, il vole, il brise, * vos fers.
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10. De Dioclétien, Empereur infidèle,
Un sacrilège arrêt l’arrache à son troupeau,
Mais l’amour paternel * allumant son flambeau,
L’embrase encore d’un zèle * plus beau ?
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[p. 3]
11. Sous le grand Constantin ce St Pasteur respire,
Il revoit son bercail, en redevient l’appui,
Enfant du noir empire, * monstre exécrable, fuis,
Erreur ta rage expire * sous lui.
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12. Arius a grands flots répand son hérésie,
Pour détrôner le fils de mon Celeste Roi
L’erreur, la tyrannie * donnent partout la loi,
L’Eglise en est saisie * d’effroi.
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13. Mais bientôt Nicolas, dans les fers replonge,
Ce monstre si terrible, et qui fait tant de bruit,
Il n’est plus de mensonge, * la vérité reluit,
L’erreur comme un vrai songe * s’enfuit.
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14. Pour prévenir un mal dont son cœur se défie,
Il forme la jeunesse à la céleste loi,
Sainte philosophie, [*] tout s’éclaircit par toi,
Par toi se fortifie [*] la foi.
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15. Soyons des Ecoliers dignes d’un si grand maître,
Qu’il soit contre l’erreur notre plus ferme appui
Hélas ! à réparaitre * elle est prete aujourd’hui,
Puisse la foi renaître * par lui.
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16. O grand St Nicolas, combien je vous revere,
Je vous rends mes respects avec dévotion ;
Tenez moi lieu de Pere, * et de puissant Patron
Grand Saint de vous j’espere, * ce don.
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[p. 4]
a la page 95 au lieu du cantique XLII Ah ! quel bonheur &c. on mettroit le suivant.
Cant[ique]. Qu’il faut n’aimer que Dieu seul.
Sur l’air : [«] Que n’aimez-vous cœurs insensibles [»].
1. Amour divin, * brulez nos ames,
Amour divin, * régnez sans fin,
Faites si bien sentir vos flâmes,
Que l’on n’aime plus rien d’humain ;
Amour divin, * brulez nos ames,
Amour divin, * régnez sans fin.
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2. Loin de nos cœurs, * amour du monde,
Loin de nos cœurs, vaines ardeurs ;
Vous êtes la source féconde,
De tout de qu’on voit de malheurs. Loin &c.
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3. Il n’est qu’un bien * qui soit aimable,
Il n’est qu’un bien * pour un chrétien,
Ce bien est à jamais durable,
Tout autre dure moins que rien. Il n’est &c.
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4. Bien précieux, * bien plein de charmes,
Bien précieux, * tu viens des cieux ;
Te ne nous causes point d’allarmes,
Comme les biens de ces bas lieux. Bien &c.
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[p. 5]
5. Qu’il a d’appas, * ce bien suprême !
Qu’il a d’appas, * hâtons nos pas,
Suivons ce Dieu, * un Dieu nous aime ;
He ! pourquoi ne l’aimons nous pas ? Qu’il, &c.
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6. Descend sur nous, * divine grâce,
Descend sur nous, rien n’est si doux :
Quel beau chemin ta main nous trace !
Que les chrétiens te suivent tous ! Descend, &c.
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7. Quel heureux sort * Dieu me prépare !
Quel heureux sort suivra ma mort !
Quel charme de mon cœur s’empare !
Je sens le plus ardent transport. Quel &c.
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8. Ah ! je les sens, * ces biens aimables,
Ah ! je les sens, qu’ils sont charmans !
Que je les trouve préférables,
À tous ceux qui flatent les sens ! Ah ! &c.
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9. N’aimez que lui, * troupe fidelle,
N’aimez que lui ; dès aujourd’hui
Courez à la gloire éternelle
Ce Dieu vous promet son appui. N’aimez &c.
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10. Heureux cent fois * qui suit ses traces,
Heureux cent fois, * qui suit ses loix ;
Que son amour répand de graces !
Ses serviteurs valent des Rois.
Heureux cent fois * qui suit ses traces,
Heureux cent fois * qui suit ses loix.
Fin.
[p. 6]
A la page 139 avant le cantique de la vocation des apôtres on ajoutera celui cy.
Cantique a l’honneur de la très sainte Marie sur l’air des Montagnes.
1. Il est juste que l’on vous aime,
Vierge Sainte c’est mon bonheur ;
J’aurois une douleur extrême
Si je vous refusois mon cœur.
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2. Vous êtes bien la plus charmante,
Après votre adorable fils ;
Je vous choisis pour mon amante,
Sur tous les Sts du Paradis.
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3. Vous daignez être notre mere,
Vous êtes sensible à nos maux ;
Par vos soins que chacun espere,
Un prompt secours dans ses travaux.
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4. C’est de vous divine Marie,
D’où viennent toutes les faveurs,
Dont Dieu fait part en cette vie,
Aux criminels et aux pecheurs.
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5. Jettez les yeux grande Princesse,
Sur les enfans de vôtre Cœur ;
Qui feront retentir sans cesse
Des cantiques en votre honneur.
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[p. 7]
On mettroi celui qui commence à la Reine des Cieux, offrons tous nos hommages, & qui est gouté d’un plus grande nombre d’enfans, et quelques autres choisis ;
[p. 8]
Changements à faire au cantique si on le trouve à propos à une nouvelle édition. En celle de 1772, la composition fut faite quand on voulut y faire ce changement ce qui le rendit imposs[ible.] Il faut observer par tout de ne mettre que le même nombre de versets aux cantiques qu’on veut remplacer afin que cela ne derrange rien du format ni des cottes des pages.
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En celle de 1774, il fut pris des mesures p[ou]r les d[i]ts changements même p[ou]r des augmentations en doublant les lignes ou il se seroit [?] mais les superieurs n’y prêtant pas la main, cela resta sans execution.