Extrait des registres de la Société populaire de la commune de la Châtre (25 nivôse an II)

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Extrait des Registres de la Société populaire de la commune de La Châtre, departement de l’Indre

Seance du 25 nivose de l’an 2^d de la Republique une et indivisible

Presidence du Citoyen Bernard l’ainé

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La Societé considerant qu’il est de son devoir de veiller à l’education dont les bazes ont été decretés par la Convention Nationale, afin que la jeunesse le plus cher espoir de la patrie, soit eduquée dans les principes républicains et qu’en attendant le Complement de l’Education nationale, les prejugés funestes à la liberté ne puissent s’inviter dans l’esprit des eleves de la patrie[,] arrete provisoirement ce qui suit.

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art. 1^er

Les instituteurs et institutrices publics de cette commune seront tenus de se conformer aux loix des 30 mai, et 3 8^bre d[ernier] (vieux stile[)], et à celle du 18 frimaire aussi d[ernie]r, en consequence de ne plus mesler dans l’instruction publique les elements d’aucun culte religieux, ni rien de ce qui peut y avoir aucun rapport, soit direct soit indirect, sous les peines portées par la loi.

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art. 2^e

L’ouverture de chaque classe se fera par le chant de la strophe cherie de l’himne des Marseillois contenant l’invocation à la Liberté, et les cloture par cette autre strophe de la meme ode « Nous entrerons dans la carrière [»].

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art. 3^e

Chaque jour de décade les instituteurs et institutrices conduiront leurs eleves au temple de la Raison pour y entendre les loix et les discours, et tiendront [p. 3] liste des eleves qui y manqueront.

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art. 4^e

Les instituteurs et institutrices ne pourront donner de congé à leurs eleves que les quintidi et décadi de chaque décade. Tous les autres jours les peres et meres seront tenus d’envoyer leurs enfants aux ecoles qu’ils leur auront choisis.

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art. 5^e

Pour hater l’execution du present arreté sur le champ ouvert une souscription volontaire pour l’achapt de cent cinquante exemplaires du Catechisme Republicain et de pareil nombre de la Constitution Republicaine et des Droits de l’Homme qui seront specialement destinés aux ecoles de la commune de La Châtre ; et il sera ecrit au Comité de Salut public pour le prier d’en faire promptement l’envoy à la Societé.

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art. 6^e

Tous les bons citoyens sont invités au nom de la patrie à faire l’offrande des livres elementaires, de morale, geometrie et arithmétique qu’ils ont en leur pouvoir.

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Les archivistes de la Societé sont chargés de les recueillir, [et] de les délivrer aux instituteur et institutrices sous leur recepissé.

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art. 7^e

Les instituteurs et institutrices seront responsables des livres exemplaires qui leur seront remis, et ils tiendront etat des personnes auxquelles ils les preteront.

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art. 8^e

L’administration de ce district est invitée, comme pouvoir révolutionnaire, à ratifier le present arreté, à le rendre commun à touttes les communes de son arrondissement, et [à] tenir la main à sa parfaite execution.

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art. 9^e

La meme administration est invitée à solliciter du Comité de Salut public de la Convention nationale la permission de faire un choix parmi les livres de l’emigré Vilaine, et qui sont disposés en l’etendue de cette commune, pour appliquer à l’education publique ceux de ces livres qui y seront jugés propres.

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art. 10^e

Expeditions du present arreté seront adressées au Comité de Salut public, à la Societé mere séante aux Jacobins de Paris, au Directoire du district de cette commune, à la municipalité de cette même commune, et à touttes les sociétés populaires avec lesquelles celle de La Châtre correspond.

[sceau et signatures]