Procès-verbal de la fête civique de Rebais (an II)

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Titre

Procès-verbal de la fête civique de Rebais (an II)

Manuscrit Item Type Metadata

titre

Procès-verbal de la fête civique du 10 germinal an II à Rebais (Seine-et-Marne)

datation

22 germinal an II [= 11 avril 1794]

source

Archives nationales, Pierrefitte-sur-Seine
F/17/1010/B

folio(s), page(s)

2 pages non numérotées

transcription de la source

[p. 1]

La Societe populaire de Rebais district de Rosay

Département de Seine et Marne aux representans du

peuple de la Convention nationale

Liberté Egalité

 

Citoyens législateurs

La Societe populaire de Rebais, persuadée que rient n’est plus flatteur pour vous, que le rapport immediat entre le peuple et ses représentans, se fait un devoir de vous presenter le detail d’une fête civique donnée en l’honneur de la Montagne par les jeunes eleves de la maison d’education de sa commune.

Le décadi dix germinal vers les trois heures du soir, toutes les autorités constituées de cette commune se rendirent a la maison d’éducation, dans une des salles pour assister à cette fête à laquelle les avoient invité les jeunes eleves. Le moment du depart fixé, le corthege s’est mis en marche : tel en etait l’ordre. Aussi beau que la nature par sa simplicité, ouvrage d’un maire zelé, ce corthege etoit precedé d’une musique simple mais militaire. Les jeunes eleves ayant a leur tete l’econome de la maison et leurs instituteurs, marchoient les premiers sans autres ornemens que les liens de la fraternité. Ensuite venoit le corps municipal revêtu de ses ornemens ordinaires, accompagné de l’agent national et des membres du conseil. Suivoient le comité de surveillance et la justice de paix ; marchoient ensuite les deputés de la societé [p. 2] populaire. Enfin, la marche etoit formée par une affluence de peuple de l’un et de l’autre sexe. Pendant la marche, des hymnes patriotiques furent chantées et repetées par mille bouches. Le corthege arrivé au lieu ordinaire des recreations des jeunes eleves, sa vue fut frappée d’une montagne aussi simple que les mains pures qui l’avoient élevée. Sur son sommet, l’arbre sacré de la Liberté fut planté ; on vit le maire et les officiers municipaux porter et jetter de la terre avec une ardeur que peut inspirer le patriotisme seul. L’air retentit d’hymnes patriotiques en l’honneur de la Montagne et des cris mille fois repetés de Vivent les Montagnards de la Convention, Vive la Republique se firent entendre de toute part. Dans une courte mais patriotique exhortation, un des instituteurs fit sentir aux jeunes eleves qu’ils dévoient a la Republique ce juste tribut de patriotisme ; qu’ils etoient l’espoir de la patrie et leurs représenta ce qu’elle avoit droit d’attendre d’eux. Le corthege s’en retourna dans le meme ordre dans la salle du depart : là, après en avoir fait retentir les voutes des cris mille fois repetés de Vive la Montagne, Vive la Republique, les jeunes eleves terminerent cette fête civique par un bal aussi decent que simple. Tel est le tableau flatteur que la Societé populaire de Rebais presente aux vrais amis de la Liberté qu’elle deffendra jusqu’à la mort et qui ne cessera de repeter ces mots : Vivent les Montagnards de la Convention, vive la Republique.

Salut et fraternité

[signatures]

droits

(c) Archives nationales

Citer ce document

“Procès-verbal de la fête civique de Rebais (an II),” Vox Puerorum, consulté le 21 novembre 2024, https://voxpuerorum.cantus-scholarum.univ-tours.fr/items/show/20.

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